Les crèches d'Arequipa, Pérou
Projet social et solidaire
A la découverte de la vie des familles...
Journée difficile mais très intéressante, très riche et très forte en émotions.
Nous sommes allées visiter 4 "logements" de familles des crèches aujourd'hui. Les mamans nous ont confié leurs problèmes, leurs histoires, leurs modes de vies avec les larmes aux yeux et des mots durs. Elles ont su rester fortes, c'est nous qui avons faillit flancher face à toute cette misère.
Des "maisons" faites de briques, de la terre au sol, de la tôle pour toit, 1 à 2 pièces, 2 ou 3 lits pour les mamans et leurs enfants (5 parfois) qu'ils partagent, pas de nourriture... et malgré tout, une générosité hors du commun. L'une des mamans nous a proposé de nous acheter quelque chose à manger après nous avoir dit qu'elle était "désespérée" par sa situation alors qu'elle n'a pas de quoi nourrir ses propres enfants, et après s'être excusée des conditions dans lesquelles elle nous recevait. La seule chose que l'on avait envie de faire était de la prendre dans nos bras...
L'un des logements était le "Cono Norte" qui appartient à l'association Crèches d'Arequipa. C'est l'ancien chantier d'une future crèche qui n'a jamais abouti par manque de moyens. A l'heure actuelle, il sert de refuge pour quelques familles, les mamans qui sont en plus grandes difficultées encore : sans argent ni aide du mari pour pouvoir payer un loyer (même pas quelques briques), menaces de mort... Cependant c'est un logement qui reste provisoire (1 an maximum) pour que la maman retrouve un travail ou soit en sécurité. Le batiment parait propre et de qualité de l'extérieur, mais de l'intérieur c'est un grand espace séparé par des bâches pour séparer les familles. Ils ne mettent pas de porte ni de confort afin que cela motive la maman a sortir de cette situation.
Nous avons été confrontées à la réalité des enfants que nous fréquentons chaque jour, qui nous sourient et nous ouvrent leurs bras à longueur de journée. Ces mêmes enfants qui font 2h de marche le matin pour se rendre à l'école, qui font de même le soir pour rentrer dans leur foyer dans lequel un lit froid les attend, où il n'y a aucun divertissement ni même de nourriture, qui se lavent à l'eau du puit et qui vont aux toilettes dans la nature.
Leurs papas sont souvent absents, morts ou en prison... Leurs mamans travaillent jusque tard le soir pour pouvoir payer le minimum qui leur permet de survivre, rentrent parfois à 23h et se lèvent à 3h du matin pour préparer les affaires des enfants qui vont à l'école puis se mettent en route à 5h ou 6h du matin.
On imagine pas tout ça, vraiment pas... Et on préfère encore moins imaginer la situation lorsqu'il y a des tremblements de terre (qui sont très fréquents et destructeurs ici).
